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>>>retour ¤  UND  
de Howard Barker
traduction de Mike Sens
   
  Introduction, par Mike SENS :

« C’est le poète dramatique Howard Barker, influencé jadis par Apollinaire, qui nous démontre, une fois de plus, son instinct poétique dans « UND », pièce pour une seule comédienne.
Und c’est son nom, et elle attend quelqu’un pour boire le thé. Cette personne est en retard, et ce retard donne la possibilité au monologue de naître.
L’identité juive de Und est clairement indiquée, mais l’homme qu’elle attend ne sortira jamais réellement des ténèbres. On sait qu’il s’agit d’un militaire. Parfois on a l’impression qu’elle parle de son amant, mais quand la sonnette insistante se transforme en coups de marteau pour fracasser la porte, on pense plutôt à un ex-nazi qui vient réclamer sa Juive persécutée.
Le mélange d’admiration et d’abjection avec lequel Und décrit sa relation à cet homme est typique de l’esprit de contradiction qu’Howard Barker emploie pour créer son Théâtre de la Catastrophe. Ce fils d’un relieur industriel du sud de Londres, garde la violence suggérée soigneusement hors de la scène et la fait uniquement opérer dans l’imagination du spectateur.
Ainsi l’Histoire avec un grand H, n’a que sa vérité subjective à offrir ; ce qui convient plutôt à l’ex-étudiant d’histoire de Sussex University, ladies and gentlemen : Mr. Howard Barker ! »

Mike Sens

¤ HOWARD BARKER:
(Dulwich, RU, 28.06.1946)

Poète, peintre, dramaturge, théoricien et metteur en scène, il commence à écrire pour le théâtre au tout début des années 70. Il aborde la lutte des classes, les rapports de pouvoir, la guerre, les rapports entre hommes et femmes, le déclin de la société anglaise… Cependant, il se désolidarise du didactisme de ses contemporains. Les années 80 marquent le début de la radicalisation de Barker et la naissance de son concept : le Théâtre de la Catastrophe, théâtre tragique où le renversement du sens et la déception des attentes du spectateur sont autant d’outils dramaturgiques pour donner à voir l’Homme de l’après-Auschwitz. Il fonde en 1988 la Wrestling School, compagnie théâtrale dédiée à son œuvre, et entame, au début des années 90, un travail de metteur en scène.

   
   

¤ EXTRAIT

Comme c’est tranquille et sans odeur comme c’est immobile stagnant et épais sous verre la mauvaise herbe a poussé épaisse comme le poignet et avec des calices cruels personne pouvait pénétrer et un jour le lierre aura atteint le haut de la cheminée on aura disparu en effet les derniers enfants se souviendront vaguement qu’il y avait une maison ici ils prenaient des trains certains sont morts c’est une affaire de pure spéculation à savoir s’il y en a simplement un qui a survécu les filles furent envoyées dans les usines et les usines étaient vous savez comment sont les usines certainement les garçons qui furent envoyés à l’armée étaient plus chanceux malgré les pertes c’est juste de dire que les garçons
(Pause)
On pourrait être assis au fond de la piscine
(Pause)
Une piscine sans vie
(Pause)
Une piscine dans laquelle
(Pause)
Toxique peut-être ou tellement démesurément profonde pas d’organisme de végétation ou
(Pause)
Seulement quelques reliques des temps moins heureux oh oui il y en a eu des temps moins heureux oh oui moins beaucoup moins
(Pause)
Des assiettes en argent une broche un crâne d’étalon des trucs jetés par ceux qui fuyaient ou en partie ceux qui avaient causé la fuite les persécutés et le persécuteur même tombe mouillée pareille



¤ ÉQUIPE (EN COURS…) :

_Jeu : Juliette Mézergues.
_Direction d’acteur : Mathieu Dufourg
_Mise en scène : Mathieu Dufourg et Juliette Mézergues
_Musique : El kinki
_Scénographie, décor et costume : Marine Dillard
_Administration, communication et diffusion : Julie Gribonvald

¤ DOSSIER DE PRESSE
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