Parle-moi comme la pluie et laisse-moi écouter, Hamlet-Machine et Loin du motel idiot
(titre provisoire) s’inscrivent pour nous dans une même
recherche. Le couple -plus exactement le duo- apparaît comme une
cellule où la résistance serait possible et passerait par
la confrontation puis l’acceptation de l’autre.
Étirer l’espace théâtral et
profiter du temps suspendu de la représentation pour faire
résonner les mots. Jouer des différentes énergies
pour étirer le temps. Sans quatrième mur, tenter de
raconter l’intime et la violence, l’acceptation de
l’autre et la révolte, le don de soi et le refus de la
réconciliation.
Les mêmes acteurs assument les trois partitions.
Le travail effectué sur l’une nourrit les autres. À
travers trois atmosphères différentes et trois
écritures qui impliquent des modes de jeu différents, ils
servent des thématiques similaires. En ne les racontant pas de
la même façon, ils tentent d’en découvrir les
secrets.
L’accent n’est pas mis sur le message mais
sur les sensations que produiront les textes. En fonction de ce
qu’il reçoit, le public mène sa propre
réflexion et fait ses choix.
Trois temps à travers l’écriture contemporaine : 1945, 1977, 2006.
Un peu plus de vingt ans séparent chacun des
textes. Des Etats-Unis à la France en passant par
l’Allemagne de l’Est, c’est un parcours dans le monde
occidental, traumatisé depuis la deuxième guerre
mondiale.
Explorer l’univers de deux auteurs,
tiraillés par les évènements de l’Histoire
et de leurs vies, puis donner par le travail notre voix : le jeu comme
résistance, l’acteur comme résistant.
Écrire le troisième volet de ce triptyque
s’est imposé à nous. Nous avons tenu à
respecter les textes et les indications scéniques de Williams et
Müller, explorant leurs écritures pour nourrir ensuite la
nôtre.
Lui et Elle / Hamlet et Ophélie / L’homme
et la femme… Trois façons de se donner et de
résister au monde."
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